Face aux dérives de beaucoup de responsables, dont la plupart manquent de vécu et d’expérience, le sport tunisien se doit aujourd’hui de renverser cette trajectoire déclinante. Même si cela devrait lui peser, il peut toujours avancer et progresser à condition que ses premiers acteurs se donnent suffisamment de responsabilités et soient amenés à exprimer ou à penser à des choses qu’ils n’ont pas encore osées jusque-là et qui sont valables aussi bien sur le terrain qu’à l’extérieur.
Le constat prend une plus grande dimension, notamment à l’évocation des modèles d’autres pays dans la formation des champions de demain. Au-delà d’une simple pratique régulière, leur méthode repose sur un niveau d’exigence au quotidien très élevé. Rigueur et discipline sont les maîtres-mots. L’objectif est clair: développer une compétence de travail hors norme, un mental de champion et une véritable culture de la gagne. Tout ce qui s’accomplit ne peut être que l’expression d’une histoire, d’une continuité et d’une rupture avec ce qui précède. La gestion des différentes étapes du parcours du sportif est un axe fort. Elle se prépare à long terme et carrément sur un cycle.
Certaines disciplines s’étaient distinguées au moment où l’on s’y attendait le moins, mais elles n’ont que très rarement su entretenir la régularité et la persévérance requises, notamment dans les épreuves continentales et internationales. Dans un concert fortement contraignant, de plus en plus concurrentiel, chaque grand événement montre à quel point le sportif de haut niveau subit l’exigence de la performance. On a souvent recours aux grandes échéances internationales pour crédibiliser un projet sportif. Si la volonté de s’imposer est génératrice de rêves, de désirs, si elle crée une motivation exceptionnelle, elle interpelle aussi un mode et une mentalité particuliers.
Tout cela pour dire que la réussite du sport tunisien au haut niveau a souvent émergé d’une sorte de miracle. Le modèle national de performance ne répond pas, ou très peu, aux exigences de la concurrence internationale. L’absence de consécration et de médaille ne reflète pas seulement la différence de haut niveau et les aléas qui empêchent encore le sportif d’accéder à un palier supérieur, mais elle traduit une défaillance caractérisée dans tout ce qui a rapport à la gestion et à la gouvernance, ainsi qu’aux méthodes et stratégies de travail. L’éducation sportive est la plupart du temps accompagnée d’une belle leçon de réalisme. Les sportifs tunisiens ont longtemps fait un fort mauvais usage des notions sportives. La plupart de temps, certains se voyaient plus forts qu’ils ne le sont réellement. Visiblement, il leur manque encore la discipline. L’efficacité, aussi et surtout. Le choix relayé dans les différentes perspectives et alternatives du sport tunisien consiste à lui donner les moyens nécessaires pour faire face à la suffisance. Il s’agit de savoir en priorité comment détecter les sportifs de haut niveau, comment les encadrer chaque jour, et surtout comment comprendre les difficultés qu’il rencontrent dans la poursuite des objectifs ambitieux. Il s’agit aussi de s’intéresser aux sportifs pour lesquels la culture de la performance se doit d’être présente, assurée et rassurante. Ceux dont on a pris communément l’habitude d’appeler… « médaillables ». Cette dimension n’a jamais été en Tunisie un objet d’étude dans la formation des sportifs susceptibles de monter sur les plus hautes marches des podiums. Pas de développement des compétences, pas d’optimisation de la performance. Un champion, ça se fabrique. Pour réussir, il faut en effet le décider à la « naissance ».
Notre politique sportive avance à l’écart du système. On est loin de pouvoir instaurer une pratique intensive, du moins régulière, dès le plus jeune âge du sportif. On part sur de mauvaises bases et on prend du retard par rapport aux autres nations.
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